Investir en couple : nos trois règles d’or
Avec Elodie, nous avons pensé à cet article suite à un refus de prêt tout récent d’un client. Encore un ! La loose…
Il s’agit du financement d’un immeuble dans une ville sans dynamisme écomique et un peu paumée à 2h de la Capitale.
Une fois n’est pas coutume mais je pense que les banquiers n’ont rien à voir avec ce refus.
Je soupçonne soit un refus de complaisance pour se désengager du projet, soit un manque de dynamisme flagrant du client pour décrocher ce prêt.
Il avait un dossier terriblement « sexy » pour une banque, jeune loup dynamique avec un bon job grassement payé et en CDI, une grosse épargne, des comptes et un immeuble à financer hyper rentable.
Quesako alors ?
Je pense que ce refus cache en réalité un gros problème de vision et d’objectif de vie au sein du couple. Je soupçonne qu’en réalité, Monsieur s’est laissé emballer par les chiffres du projet, le gros cash en perpective MAIS que Madame, très certainement issue d’une vieille bourgeoisie et vivant dans les très beaux quartiers de Paris n’a pas souhaité suivre son mari dans ce projet. «Investir en province et louer à des pauvres ? Mais tu n’y penses pas Jean-Hubert »:)
Si vous souhaitez investir en couple je pense que votre projet de vie doit être clairement défini.
A défaut, vous allez vous ramasser.
J’ai l’intime conviction d’une chose. Sans mon épouse Elodie je ne serais pas devenu l’investisseur que je suis aujourd’hui et n’aurais jamais atteint ce niveau d’expertise. C’est la force d’un couple soudé :
1 + 1 = 3
Si si… !
J’ai donc demandé à Elodie de « sortir du bois » et de nous donner son avis féminin sur la question en rédigeant cet article.
A toi de jouer ma puce :
À force de relire les articles de Guillaume, de répondre à ses messages, de faire vivre le blog et la page Facebook, je me suis laissée prendre à ce jeu passionnant.
Je ne me trouvais pas trop légitime de prime-abord pour prendre la parole sur ce blog, mais au final, comme Guillaume, je trempe dans le bain des immeubles de rapport depuis presque 12 ans. J’ai participé activement à un certain nombre d’opérations notamment en rénovant des appartements.
Beaucoup sont surpris quand ils apprennent que je bidouille pas trop mal de la plomberie ou de l’électricité par exemple. C’est ça d’avoir un mari qui déteste bricoler 😉
Vous vous doutez aussi qu’avec un Guillaume Immeuble-de-Rapport.fr à la maison, les conversations tournent souvent autour de votre sujet préféré…
Dire que l’adhésion des deux conjoints lors d’un projet immobilier est un préalable semble évident, mais c’est malheureusement souvent loin d’être le cas.
Quand on investit dans la pierre (que ce soit pour une RP ou du locatif), il y a chez beaucoup de personnes quelque chose de l’ordre de l’irréversible, d’un engagement énorme au même titre que se marier ou faire un enfant…
Combien de couples explosent le long du chemin d’un achat de maison ou d’immeuble ou ne se lancent pas par peur des tensions énormes que cela pourrait provoquer ?
Je dirais qu’avec l’éducation des éventuels enfants à naître, c’est le point le plus important sur lequel vous avez intérêt à être sur la même longueur d’onde avant de vivre à deux. Quelqu’un d’extrêmement frileux sur ce sujet aura du mal à l’être moins en vieillissant (c’est même plutôt le contraire en général).
Lorsqu’on est un tout jeune couple, ce n’est pas nécessairement le genre de sujet qu’on aborde…
Pourtant, avec Guillaume, on en a vite parlé, beaucoup. Nous avons très vite acheté notre première RP (dès que nos situations nous l’ont permis) car c’était une évidence, voire une urgence !
Et puis les choses se sont enchainées. Vous avez toute l’histoire ici…
Aujourd’hui, je vais simplement vous indiquer quelques trucs qui fonctionnent pour Guillaume et moi et qui peuvent peut-être vous aider !
Attention, nous sommes très loin du couple parfait, mais sur ce point précis, disons que nous sommes rarement en désaccord.
L’investissement locatif et l’entreprenariat en général, ça fonctionne chez nous aujourd’hui pour 3 raisons essentielles :
1/ On se fait confiance !
Je dirais que si vous ne faites pas confiance à votre conjoint, vous êtes mal barré…
J’ai visité avec Guillaume les premiers biens que nous avons achetés (c’est même moi qui l’ai poussé au derrière pour acheter notre première maison locative en 2003:)) mais aujourd’hui, lorsqu’il me dit que c’est ok, je juge bien souvent sur photos et je ne me déplace que pour signer le compromis chez le notaire… je lui donne même parfois une procuration !
Nous possédons par exemple un immeuble depuis 4 ans et je l’ai visité pour la première fois… le mois dernier !
Encore l’année dernière, j’avais un emploi du temps qui me laissait peu de latitude pour être assez réactive et bien souvent, la bonne affaire n’attend pas ! C’est là qu’il faut avoir une confiance totale dans son partenaire.
Attention, je ne dis pas qu’on ne se trompe jamais ! Mais lorsqu’il y a une décision à prendre à un instant T, on en discute, et on ne revient pas dessus même si au final c’était un mauvais choix !
Il n’y a rien de pire je trouve que les reproches qu’on ressasse sans arrêt du style : « je pensais bien qu’il ne fallait pas acheter tel bien, choisir tel locataire, engager tels travaux », etc.
Ça peut détruire un couple à petit feu !
Le slogan de David Laroche, c’est « on avance ensemble ». C’est aussi notre devise depuis 21 ans…
2/ On dédramatise !
Bon, pas vraiment au début. Notre première maison locative était notre bébé. J’y ai fait pas mal de travaux et j’ai été un peu dépitée quand notre premier locataire a ruiné la sobriété des lieux avec sa déco d’un goût très douteux et qu’il a pris la magnifique terrasse en bois suspendue pour un dépotoire… ça nous a appris à ne pas trop projeter nos envies et notre mode de vie dans les immeubles que nous achetons.
Aujourd’hui, il faut qu’il y ait un minimum d’attrait lors de l’achat en plus d’une belle rentabilité, mais ça s’arrête là. On garde la tête froide et on ne part pas dans des délires d’aménagements pharaoniques. Le mieux, je pense, c’est de se dire qu’on achète un tas de pierres, point.
J’ai beaucoup moins peur aujourd’hui d’acheter un immeuble que d’avoir un compte trop rempli à la banque. Question de point de vue.
Guillaume était au début de nos investissements très stressé par les vacances locatives. Dès qu’un locataire partait, c’était « panique à bord » jusqu’à ce qu’on en trouve un autre, même si le cash flow restait positif. Maintenant, il relativise et ne se met pas la rate au court-bouillon si un de nos appartements est vide 3 semaines…
Ce qui nous effraie, quand on emprunte pour acheter, c’est ce tableau d’amortissement avec toutes ces lignes qui courent sur les 15, 20, voire 25 prochaines années… ça peut donner des sueurs froides !
Mais si on regarde la colonne « capital restant dû », on relativise beaucoup…
C’est tout ça d’épargné de force tous les mois, et c’est votre locataire qui le fait pour vous !
Dans la pire des situations, c’est à dire : plus de locataire, et/ou immeuble difficilement revendable, il existe certaines clauses dans les offres de prêt qu’on a tendance à oublier mais qui permettent de garder la tête hors de l’eau : suspension temporaire du remboursement du crédit, variation à la baisse des mensualités… ou plus classiquement, on peut aussi se serrer la ceinture en attendant que la situation s’améliore : c’est pour notre bien tant qu’un crédit s’amortit !
Il y a donc de quoi voir venir avant de voir les huissiers débarquer ! Je me dis qu’en cas de souci, on peut tenir un long moment et résister jusqu’à ce que la situation se débloque.
Au pire, que nous préfèrerions nous couper le pied (revendre sans plus-value, voire à perte) dans un cas critique plutôt que de laisser s’installer la gangrène dans un de nos immeubles…
On efface tout et on recommence, en se servant de ses erreurs pour avancer et faire toujours mieux. L’échec, ça aide à progresser !
3/ On ne se rend pas de comptes
Je veux dire par là qu’il n’y a qu’une caisse chez nous et que nos prénoms ne sont pas inscrits sur les billets qu’elle contient (ou pas) !
Ce qui est à l’un est à l’autre.
C’est peut-être lié au fait que nous sommes partis de zéro dans la vie à deux. Même pas un livret A.
C’est sûrement moins facile à mettre en œuvre pour des couples qui ont déjà eu une vie à deux mais ça évite bien des tensions !
Nous avons juste mieux à faire qu’un inventaire des dépenses personnelles de chacun. Pinailler pour un resto ou une paire de chaussures, non merci ! Dépenser notre énergie à pouvoir faire encore plus de restos et acheter plus de paires de chaussures, c’est quand même plus constructif 🙂
Nous formons une équipe et nous aimons bien gagner à deux, pas l’un contre l’autre. C’est un moteur puissant ! Si l’un produit de la valeur, c’est toujours grâce au concours direct ou indirect de l’autre… de ce fait, s’il arrivait malheur, le « moitié/moitié » serait une évidence.
Cela se traduit par des comptes communs, ainsi que des acquisitions qui sont toujours faites à nos deux noms. C’est simple et évident : ça l’est pour nous en tout cas !
Ce raisonnement peut paraître un peu naïf et j’entends le cynisme de beaucoup de personnes qui en se mariant ou en se mettant en couple pensent déjà à comment ils récupéreront leurs billes quand ils se sépareront… je n’aimerais pas être à leur place !
D’autres couples fonctionnent sur un mode très différent du nôtre et ça marche aussi très bien chez eux ! Et chez vous, ça se passe comment ?
Salut Élodie.
C’est sympa de te retrouver la plume à la main dans cet article .
C’est un sujet hyper important quand on s’embarque dans un endroit aventure immobilière en couple. Et le sujet peut mal tourner si on n’en parle pas sérieusement au départ.
J’en parle en connaissance de cause puisque notre 1er investissement nous a demandé pas mal d’efforts et de sacrifices. Encore une fois, ceux qui pensent qu’acheter de l’immobilier est facile et sans stress, pas la peine de vous lancer.
Si le couple n’a pas le même objectif et n’est pas engagé ensemble dans un projet, à la moi dire difficulté cela peut générer des tensions. J’ai l’exemple très récent d’une personne que j’ai rencontré qui veut se lancer dans l’investissement, mais dont le mari pense que c’est une lubie….
2eme point, tu parles de confiance. Pour moi également c’est la base de toute réussite lors d’un achat en commun. Je dirais que c’est facile quand tu vis avec la personne depuis une dizaine d’années. C’est mon cas. D’ailleurs Madame m’a laissé procuration pour signer mon prochain immeuble aujourd’hui même ! Il y a des signes qui ne trompent pas.
Pour finir, je trouve qu’investir en couple est un avantage. On dit que l’Union fait la force, et ça prend toute sa dimension dans l’immobilier. C’est vraiment important d’être soutenu et de soutenir l’autre. Ma femme a en plus des compétences complémentaires aux miennes. C’est elle qui s’occupe du côté déco et touches finales lors de la rénovation d’immeuble. Moi c’est le côté technique. On se complète…
Salut Bruno !
Merci pour ce retour sur ce sujet : c’est souvent la partie immergée de l’iceberg dont la plupart des investisseurs parlent peu, j’imagine par pudeur… ou par fierté 😉
Je pense creuser le sujet sur le blog prochainement car il y a beaucoup à dire et à partager !
Très bon article, et j’ajouterais, très important.
Ne perdons pas de vue que, dans le cas d’un mariage à la communauté de biens, n’importe quel achat immobilier se fait aux deux noms, et que les deux signatures sont requises. J’avoue que, quand je me suis marié, je ne pensais pas encore à l’immobilier, et ça aurait put mal tourner. Heureusement que mon épouse, à défaut d’être passionnée par les questions d’investissement et de finance, me laisse carte blanche (du moment que je lui explique précisément que ce que je fais, et pourquoi je le fais, ce qui me semble quand même être le minimum de toutes façons). Mais, c’est vrai que j’ai été particulièrement rassuré quand elle a répondu à une des ses amies (souvent négative) qui émettait des doutes vis-à-vis de ma démarche: « Oui mais, contrairement à toi, il a été étudié sérieusement le sujet. » Passer d’une apparente indifférence à un réel soutien, ça motive !
Cela peut également avoir une incidence pour l’obtention du crédit, donc il faut y faire attention, notamment si l’un des deux est auto-entrepreneur, ou au chômage, ou… bref, tout ce qui refroidit, à raison ou non, les banquiers…
Bonjour Anthaus,
Merci pour votre commentaire.
Ah, les « avis éclairés » de la famille ou de certains amis… c’est vrai que ça a tendance parfois à briser le moral surtout si on n’a pas le soutien de son conjoint ! Se serrer les coudes doublement pour répondre aux « ronchons » renforce la complicité et le sentiment d’appartenir à la même équipe. Contente que vous soyez dans ce cas de figure, ça aide !
Bonne journée !
Bravo à tous les deux.
Merci à vous de partager avec les plus ou moins néophytes, vos talents conjugués et rassemblés.
À très vite
Hello Céline !
Merci pour ce gentil commentaire…
à très vite !
bonjour à Guillaume et Elodie!
QUEL PLAISIR DE VOUS LIRE! j’ai l’impression que vos articles sont « ma vie »! là, le sujet de l’investissement en couple, je peux vous en dire long! On (je) est en train de finir notre 5e et 6e logments en locatif. Mon mari me suit, c’est le terme. cette immeuble, il a signé sans même l’avoir visité au préalable. Les trois règles d’or sont carrément vraies pour ma part. Et je rajouterais une autre chose: chacun sa force (ou sa faiblesse). Mon mari HAIT la paperasse (euphémisme lors de dossiers pour les banques, les travaux puis la gestion des locations) et même je vous dirais qu’il ne veut même pas en entendre parler. Donc il me fait confiance. Et puis comme pour Elodie, notre premier bien n’a que des soucis…qui se règlent et c’est quand même une bonne affaire rentable…Donc fini de tourner la nuit parce qu’un locataire chiale pour une bêtise. Et puis comme pour la troisième règle, c’est vrai qu’on a dû mettre la main à la poche chacun notre tour, mais sans compter. C’est vrai que ça intéresse carrément pas mon conjoint, mais à l’entendre parler lors des repas de familles, à nous défendre contre les tontons frileux, pleins de stéréotypes, je sais qu’on fond, il sait qu’on a fait les bon choix. J’achète la paix. Je parle pas « tout le temps » des chantiers, des locataires; et sur ce chantier, comme Elodie, je mets pas mal la main à la pâte. Au fond, ce qui compte, c’est d’avoir un partenaire. Que ça me fait de la peine quand j’entends mon banquier dire « moi, j’aimerais tellement faire comme vous, mais madame veut pas suivre!!)
Bonjour Roxanne !
Merci pour ce retour et ces compliments ! Et bravo ! De plus en plus d’investisseurs sont des « investisseuses » même si ce n’est pas facile dans ce monde d’hommes ! Je trouve notamment que les femmes sont souvent prises de haut par certains artisans qui ne supportent pas qu’on ait des compétences dans leur domaine ! Une fois, j’ai cloué le bec de notre électricien qui a fini par dire qu’il m’embaucherait bien
Les mentalités changent, heureusement !
à bientôt !
Je me rappelle très bien de ce moment avec l’électricien ! Intérieurement et fier comme un paon je me disais « elle est trop forte ma femme ! » 🙂
Bonjour Elodie, bonjour Guillaume
Je serais tentée de dire qu’à mes yeux, ces « règles d’or » valent pour la vie à deux en général. Difficile d’avancer et d’évoluer ensemble sans confiance, respect de l’autre et sans une vision partagée des objectifs de vie.
Comme plusieurs commentaires ci-dessus, je pense également que la plus grande force d’un couple qui se lance dans l’immobilier, c’est la complémentarité. Comme dans toute équipe, ce qui compte c’est l’alchimie !
Bonne continuation à vous deux et merci pour cet article énergisant…c’est toujours un plaisir.
Bonsoir et merci Mélanie !
Oui, évidemment, ces règles valent pour bien des domaines mais une piqure de rappel ou une première injection pour les tout jeunes couples n’est pas du luxe !
Bonne soirée !
Bonjour les amoureux !
oui car la confiance, l’engagement et savoir que nous assumons se sont les maitre mot de toutes options de la vie en couple… dans l’immobilier c’est pareil… en tout cas c’est l’opinion que j’en ai. je fonce vers l’autonomie financière grâce a tous les conseils que je reçois de tous (Etienne, Michael, Cédric et bien d’autres..) mais je sais que sans ma « moitié » c’est voué a l’échec. j’ai 5 enfants (adultes..) et donc 5 bonnes raison de réussir a quitter la Rate Race…. merci encore pour vos talents 🙂
Bonsoir Jean-Pierre,
Vous avez bien raison : Etienne, Michael ou Cédric sont aussi des sources d’inspiration pour nous deux.
5 enfants ! bravo ! En effet, ça motive pour QLRR et à deux, l’effet est décuplé !
Bonne soirée !
Très bel article patronne!!! Un vrai plaisir de vous lire, et tellement proche de notre réalité également…
Continue de l’appeler « patronne » elle adore ! 🙂
Merci Guillaume !
J’espère que nos « réalités respectives » pourront se croiser à l’occasion 😉
Réserve le St James pour 4, on arrive..
Bientôt j’espère… 😉
Bonjour Elodie, bonjour Guillaume,
Merci pour cet article que je vais m’empresser de transmettre à ma compagne.
Je suis aussi rassuré de voir que je ne suis pas le seul dont la femme aime plus le bricolage que son homme :$.
J’en profite pour vous dire merci pour le colis du clan QLRR et j’ai hâte de vous retrouver à Paris.
A bientôt.
Bonsoir Florian,
Et oui, de plus en plus de femmes savent se retrousser les manches aussi !
Avec plaisir pour le colis, et nous avons aussi hâte de vous retrouver tous à Paris. Nous vous réservons une chouette soirée dans un endroit incroyable avant un week end inspirant !
à très vite, donc…
compte commun pour charges fixes + loisirs (restau)
compte perso pour les dépenses personnelles (ça m’embetterai qu’elle depense nos deux salaires en shopping …la elle fait ce qu’elle veut avec son salaire)